Poaimes

Le recueil « Poaimes et autres chants d’Elle» a été édité en juillet 2002 par les éditions DIDRO. Il comprend 73 textes qui ont été distingués par France inter dans sa Revue de Presse des Livres en oct.2002.

Ce recueil est disponible auprès de l’auteur, 18 euros port compris.

Extraits :


Robert

À la terrasse d’un café

Tout fatigué sorti du bureau

Robert.. Paris.. France..

Fin d’été début septembre,

Goûte tranquille l’existence

En sirotant une menthe à l’eau.

À la terrasse d’un café

Robert.. Paris.. France..

Célibataire et vieux garçon

Suce tranquille peinard

Les verts glaçons tout froids

En lisant Marguerite Duras.

Au bout de l’avenue

Sur le trottoir de la rue

Une fille marche légère

Dans le soleil en contre-jour.

Une fille toute fraîche

Sortie d’on ne sait où

Promène innocente, lentement,

Sa grâce de fougère

Son joli corps de bayadère.

Dans le soleil tout pris d’amour

Se dessine sa silhouette

Super, super, super chouette.

Sous sa robe fine transparente

On voit son cœur mis à nu

Et même encore un peu plus.

Et maintenant la fille passe là

À tout juste une portée de bras

Robert.. Paris.. France..

Célibataire et vieux garçon,

Lève la tête à ce moment là.

Et c’est Hiroshima mon amour

Qui tombe à terre

Douze sur neuf sur l’échelle de Richter

Et typhon sur un gars assis

Qui jamais ne s’en remit.

Robert.. Paris.. France..

Célibataire presque anonyme

Repose depuis dans la banlieue de Nîmes.

Sur la dalle est gravé :

Ici gît Robert le quidam

Mort à Paris.. France.. macadam..

En sirotant une menthe à l’eau

Dans les bras de Duras.

Ici gît les bras en croix

Robert de Paname

Mort le cœur éclaté

A la terrasse d’un café

Terrassé par la beauté

En plein milieu de l’été.

Elodie

Le long d’un petit chemin tranquille

Sur le bas versant d’une colline

Milieu des champs

Plein cœur de vigne

Une jeune fille si jolie et si fine

Qu’elle se fait une robe d’un traversin

Ferait sur les podiums de la grande ville

La nique aux plus beaux mannequins.